L'accueil des Bois-sans-soif

Face à cet accueil plus que viril, le jeune garçon ne se laissa pas décontenancer. Il jeta néanmoins un coup d'oeil derrière lui pour repérer où se situait la porte. On ne sait jamais, ça peut dégénérer.

- Réparer? Mon papa il dit qu'il faut pas que j'abime mes mains et qu'il faut laisser le travail aux manants. Et puis maintenant le comptoir est à ma taille, c'est bien. Tu sais réparer toi?

Le tavernier arriva avec une bouteille de lait qu'il déboucha et tendit à Tito. Une fois qu'il se fut rincé le gosier, il remarqua le singe sur l'épaule de l'homme qui lui parlait si gentiment. Il tira la langue au macaque qui lui rendit une mimique du même registre. Il aurait bien joué avec pendant toute la matinée si son propriétaire ne s'était pas de nouveau mis à le sermonner.

- Ah ça moussu les sousous je respecte. C'est pour ça que je suis venu. Je cherche une bande de pirates. Tu en aurais pas vu?

Tito en était à ses taquineries lorsqu'une jeune fille fit son apparition. Il tomba immédiatement sous le charme. Il se voyait déjà, comme dans ses livres d'aventures, voguant dans les sept mers, la donzelle au bras, pillant avec elle tous les navires qui se présentaient et dormant ensemble sur le tas d'or de la soute. Mais hébété, se révélant timide, il ne sut quoi lui dire et l'indifférence qu'elle lui montra lui glaça le sang.

- Ton père a oublié de t'apprendre certaines choses, le môme... Quand on n'se salit pas les mains, y'a des endroits où faut pas fiche les pieds.

La Blonde était apparue comme par magie, profitant du chahut pour se fondre au décor. Ses cheveux blonds dévalaient en cascade la courbe de ses reins, et ne laissaient aucune part au doute. Elle et la gamine étaient du même sang. Une hache affûtée pendait à sa ceinture, et une chemise bouffante voulait faire oublier ses atouts féminins... Sans succès. Son regard était las, mais son ton démentait la fatigue de ses traits :

- Pathy, va donc fermer la porte... J'suis curieuse de savoir, si ce p'tiot me plait pas, combien son cher père paierait pour le revoir...

Elle regarda l'enfant, songeuse :

- On dit que les chiots d'race jappent plus fort que les autres... J'parie qu'le gosse est noble... J'connais pas d'autre engeance à porter en trophée cette suprême insolence...

Elle guettait ses réactions, cherchant à deviner si elle touchait juste.

- N'est tous pirates, ici, le môme. Si tu dois avoir peur, pisse dans ton froc maint'nant. Parce que t'as mis le pied dans un r'paire de truands. Raconte, qu'est ce que tu cherches ?

Profitant de la diversion créée par l'arrivée de sa mère, la gamine s'était mise en retrait. Et maintenant qu'il ne la voyait plus, elle observait le jeune garçon. Un fils de noble, peut-être, et grand bien lui en fasse s'il sentait le savon et les oreilles lavées. Mais par Tristote, elle devait le reconnaitre... Il avait la langue bien pendue des fils de charr'tiers...

Pris au piège. Pathy venait de refermer la porte pendant que la blonde s'avançait lentement vers lui, l'air menaçante. Tito compta les brigands qui étaient dans la caverne, moins un qui semblait trop saoul pour se battre. Comme il ne savait compter que jusqu'à dix, il s'arrêta à ce chiffre qui, étant le plus gros qu'il connaisse, lui fit prendre conscience du danger.

Peu importe, se dit-il, s'il y a danger j'en tuerai neuf et Alban aura les deux derniers. Requinqué par ces calculs, Tito reprit toute son assurance.

- Pff, je suis trop cher pour toi madame pirate. Mon père il est tellement riche, il est tellement noble, il est tellement duc que tu seras pas assez forte pour porter tous les sacs d'or qu'il te donnerait et ton bateau coulerait.

Certains yeux dans l'assistance brillèrent soudain à ces paroles. Le gamin ne s'en rendit pas compte et prit un air condescendant pour répondre à la question de la blonde.

- Oc, je cherche des pirates pour travailler pour moi. Je serai le capitaine et vous serez les mousses et puis vous achèterez le bateau parce que moi les sousou je respecte.

Les yeux de la blonde capitaine s'écarquillèrent de surprise devant autant d'audace réunie dans un si petit morceau d'homme. Elle-même gamine, elle n'aurait jamais pu... Elle regarda l'enfant. L'image de son bateau coulant sous mille sacs d'or ne la fit pas frémir, ni même battre d'un cil. Depuis la Gascogne, elle savait ce que trésor voulait dire, et ça ne l'avait pas rendue plus heureuse qu'avant. D'ailleurs, à bien y regarder, les sousous de son père n'avait point trop l'mérite de l'faire sourire, ce p'tit fils à papa...
Perdue dans ses pensées, la Blonde se demandait encore ce qu'elle allait devoir faire de cette drôle d'équipe.

Pour Clothilde, c'était clair :

- Nan mais tu t'prends pour qui, oh, l'fils d'aristo ? T'crois qu'on est tous à vendre ? Tu nous as bien r'gardés ? On va t'bouffer tout cru, c'est comme ça que ça va s'passer ! Toi, ta bonniche et tes sousous !

Elle avança d'un pas, la mâchoire serrée. Derrière elle, le cabot montrait les dents.

- Paix, Amor.

La voix de la Blonde calma instantanément la bestiole, qui recula un peu.

- Elle n'a pas complètement tort, la gamine. Si tu penses que l'argent ou l'ambition d'ton vieux suffit à nous ach'ter, tu t'fourres le doigt dans l'œil, et jusqu'au coude, encore. On r'crute, nous, l'môme. Du pirate, du vrai, qui fait peur. Mais on se vendra pas. Jamais. Not'liberté, on l'a arrachée avant de partir, et j'crois qu'on est pas près d'la r'donner à quelqu'un, même riche comme Crésus.
Alors va falloir trouver meilleure raison d'êt'là...

Elle le regarda, songeuse...

Dépité de voir que sa douce prenait parti contre lui, ElTito décida de faire un compromis. Il deviendrait pirate et prendrait la jeune fille pour maîtresse, voilà sa seule ambition du moment. Mais avant cela il fallait qu'il se fasse enrôler.

- Madame pirate, je te proposois point de t'acheter toi mais que tu me payes moi, ElTito, pour estre chef. Mais comme tu me fais pas confiance pour estre ton capitaine, je veux bien estre matelot au début.

Le jeune garçon se sentait humilié d'en arriver à l'extrémité de travailler pour quelqu'un. Un goût aigre lui restait à la bouche après ces quelques paroles. Toutefois il ravala sa fierté et tendit sa petite main à la capitaine.


- Alors madame pirate, on est d'accord?

Madame Pirate soupira. À ce moment précis, devant ce gamin de trois pommes et finalement grand comme sa fille, elle sentit les années s'écraser une à une sur ses épaules lasses. Depuis quand ne l'avait-on plus appelée "madame" ?

- On est d'accord. On va attendre un peu avant d'te confier un rafiot. On va dire jusqu'à ce que... t'aies du poil aux pattes. Tu s'ras payé comme les autres, ni plus, ni moins. Ici, tout le monde se partage le butin. Libre à toi un peu plus tard d'nous convaincre de d'confier un navire tout plein d'hommes...

Elle regarda une dernière fois le môme de haut en bas.

- Clo, bien sûr, j'te l'confie. Fais-en un bon pirate.

Un rugissement de rage monta de derrière elle :

- T'as pas le droit d'faire ça ! Il sent l'savon, m'man ! Il s'ra jamais pirate, il sent l'savon !
- Clo ?

La voix était empreinte d'une lourde menace, et la gamine baissa la tête. Donnant un coup de pied dans un caillou imaginaire, elle s'avança, les yeux rivés au sol et remplis de colère :

- Bon, t'as qu'à venir, alors, p'tit pirate. J'te montre les quartiers.

Elle tourna les talons sans prendre la peine de vérifier qu'il la suivait, et quitta la taverne.

un homme pénétra dans la taverne , trempé par la pluie qui tombé sur le port .
Petrov retira sa cape est se dirigea vert le comptoir .

hola tavernier ! bien le bonsoir a toi .

Petrov se retourna scrutant l'entré , d'un moment a l'autre elle devrait arriver , ha les femmes elle se font toujour attendre .

tavernier sort deux bouteille de ton alcool le plus fort !

mais que fait elle non di diou ! , encore a détrousser un pauvre malheureux qui passer par la ! ARFFF

assis au comptoir il patienta bien gentiment attendant la venus de la belle amy .

Le visage caché dans l'ombre de sa capuche la jeune femme poussa la porte de la taverne
Et balaya la pièce délaçant sa cape trempé par la pluie puis enfin la retira
Un sourire aux lèvres elle se dirigeant vers Petrov et Dao...

_ Demat, vous deux je vous cherchez !
Mais j'aurai du savoir que vous êtes jamais très loin d'un comptoir

Elle sourit et se tourna vers l'homme derrière le bar

_ Tavernier sert moi la même chose qu'eux s'il te plait...

_ Ha enfin , tu en a mis du temps !

_ Tu ma abandonner en route presser de boire du Chouchen ! Et du coup je me suis perdu !

Elle lui sourit amuser et écouta Dao parler ... Enfin le regarda se souvenir...

Cebenna avait par miracle réussit à faire parvenir un pigeon et à ce que celui ci revienne avec un plan et une réponse.Aussi la catin se présenta au lieu dit et passa la tête pour voir si il y'avait du monde.L'activité semblait bien présente, les verres ou des chopines? elle ne savait pas trop, étaient aussi de la partie.

Raclant légèrement sa gorge elle observa la scène pendant que un regard puis un autre se tourne vers elle.Elle se présenta alors:

Boujou, suis Cebenna.

Amy tourna la tête et regarda la jeune femme qui se présenta

_ Bien l'bonjour Cebenna.... Un verre ?
Je suis Amy, et voici Petrov et Dao

Elle poussa un tabouret vide avec son pied
Pour lui faire signe de s'asseoir avec eux si elle le souhaiter...

Le port était calme, comme à son habitude. Crochette fourrageait dans quelque tas de cordes, seule sur le Grand Croque. La nuit tombait doucement, et le noir avec elle. Il serait bientôt temps d'aller manger un peu, avant d'aller dormir. D'ailleurs, la taverne avait l'air de s'animer un peu. Des éclats de voix jaillissaient des fenêtres, et le bruit des chopines faisait fuir les chiens errants. C'était inhabituel.
Elle se releva, s'étira, lissa un peu ses braies et coiffa ses cheveux d'un geste de la main. Puis, d'un pas décidé, elle se dirigea vers le quai et ses matelots.

- Ho là, salut la compagnie !

Elle s'arrêta dans l'encadrure de la porte, pour laisser ses yeux s'habituer à la pénombre. Mais l'obscurité n'y était pour rien, il y avait bien là plus que trois matelots. Elle avança d'un pas.

- Euh... y'a une fête et je suis pas au courant ? Je me suis trompée de porte ?

Elle cligna plusieurs fois des yeux :

- Dao, mon chéri... C'est quoi, ce foutoir ? On n'est pas chez Mémé, ici ! Tu peux pas inviter toutes tes conquêtes et leurs frangins dans ce bouiboui, sinon on va pu s'y r'trouver !

Elle se tourna vers les autres :

- Alors, z'êtes qui, v'nez d'où, et pourquoi, hein ?

Deux des personnes en présence la saluèrent et lui servirent une chope d'un breuvage qu'elle n'avait pas encore testé.Mouai pas trop mal...a voir si il tenait la distance et l'effort .. Même pas le temps de tester comme il se doit qu'une autre femme entra.Sans autre entrée en matière que de poser des questions.Bon visiblement les deux à côtés d'elle était là pour être recruter eux aussi.

Enfin la femme ne savait pas ce qu'était réellement un bouiboui parce que si avec trois inconnus elle était perdu.. ben dans un bouiboui alors la pauvre c'est pire que perdu qu'elle serait!
La catin écouta, pas du genre à répondre sans observer d'abord à qui elle avait à faire.Elle avait dit "Dao cheri"?? Mouai donc c'était sûrement la crochette.Cebenna laissa donc les autres faire leurs présentations et autres politesse savourant un peu plus son verre.

La tête de l'énorme pirate apparut derrière le comptoir, hirsute comme à son habitude. L'infâme petit singe, à cheval sur son cou, rejoignit son épaule comme il se redressait, avant de faire une affreuse grimace. Le gros barbu sourit en voyant l'affluence, et tendit une chope au capitaine :

- J'ai toujours tout c'que veulent les jolies damoizelles... Un doigt ou bien deux ?

Il rit grassement en lui remplissant son verre, avant de jeter un regard aux deux autres jeunes femmes :

- Diantre, Cap'taine, j'savais pas que vous aviez des sœurs jumelles...

Il prit son air le plus charmeur possible, souriant des cinq dents qu'il lui restait :

- Pour vous les beautés, ce s'ra quoi ?

Crochette, les yeux mi-clos, tentait de démêler les histoires emmêlées. Y'avait les deux amoureux enthousiastes, d'abord, les "humbles" brigands du BA venus leur rendre visite... Y'avait la belle et muette, ensuite, qui semblait faite pour pouvoir tuer du regard les z'hommes un peu trop insistants. Et pis y'avait l'meilleur. La superbe scène de drague entre Paty et puis la capitaine.

- 'Soir Cim. C't'un plaisir d'vous voir ici ! Vous v'nez rencontrer mes pirates ?

Son sourire était las, mais ses yeux brillaient. Autant de monde un beau soir de juillet, ça tenait du miracle. Et elle aimait ça, les miracles.

- Enchantée, ô brigands du BA. Moi c'est Crochette, Cap'taine Crochette. J'recrute des tempéraments comme les vôtres, on a du vous le dire. Toutes les bonnes volontés sont les bienv'nues, tant qu'vous savez vivre à plusieurs sans vous fiche sur la tronche avec les copains. J'sais pas c'qu'on vous a dit sur c'qu'on fait ici, mais j'pense qu'on vous a dit l'essentiel : on aime l'aventure, on aime rigoler... et accessoirement, on essaye de faire un peu d'argent.

Elle se tourna vers la jeune femme silencieuse dans son coin :

- J'imagine que vous aussi v'nez pour une de ces raisons ?