L'accueil des Bois-sans-soif

Vous levez les yeux de la carte usagée qu'on vous a tendue ce soir-là. Au milieu des ruelles sombres et peu avenantes du quartier le plus pauvre de la ville, vous êtes un peu perdu. Pourtant, là-bas, dans le recoin derrière la grande baraque éteinte, il y a de la musique. Une taverne, probablement.
La lumière brille à l'intérieur, dessinant l'ombre noire d'un chat sur la fenêtre. Une vieille enseigne bat au vent.
La porte s'ouvre en claquant, et un gros barbu vous bouscule en sortant. Sa jambe de bois claque sur les pavés pendant un p'tit moment tandis qu'il s'éloigne dans la nuit.
Vous osez enfin entrer à l'intérieur.
Il y a du monde, ici.
Trois musiciens galeux jouent un air entrainant, et toute la racaille des Royaumes est ici. Quelques donzelles rigolent cachées derrière leurs mains... Elles ont toutes un poignard accroché au côté.
Les hommes parlent très fort, en buvant de la bière. Les femmes sur leurs genoux, le regard poudré, ne sont pas toutes pirates, et portent de belles robes. Sûr que pour quelques sous, elles vous emmènent plus haut.
Il fait chaud, y'a à boire.
Le tavernier, de derrière son comptoir, vous crie d'fermer la porte.

- Une petite chopine ? Ou vous cherchez quelqu'un ?

Une fois entrer dans l'antre de la débauche alcoolisée, regard dans la pièce, le tavernier gueule dessus
" Et j'ai pas encore commencer a boire ! "
Fermant alors la porte, je me tourne et regarde a nouveau pour lui faire signer que j'ai le gosier asséché, y'a b'soin d'se rafraichir ce soir.

Tavernier, sert moi un godet... Nan, sert m'en deux, il fait grand soif !

"Etrange, j'connais personne, me semble pas du moins"

Une nuit comme les autres, chez les Bois-Sans-Soif.. Quelques hommes attablés cuvent leur vin ou chantent leurs amours. Le regard paillard, la moustache qui frétille, le poignard prêt à transpercer n'importe quelle chair humaine au moindre prétexte, les pirates se détendent. Leur voix rauque résonne dans la taverne, leur rire s'élève aussi bruyamment que soudainement. Quelques demoiselles voltigent entre les tables, jetant négligeamment les chopines sous le nez des assoiffés. Leur décolleté offert, sourire aux lèvres, elles dandinent leur derrière espérant apâter quelque client pour la nuit. Au mileu de ce chahut, une jeune fille, assise dans un coin, cachée sous une capuche, recroquevillée pour ne pas attirer l'attention, boit un verre. Les pirates ne prêtent guère attention à celle qu'ils prennent pour un jeune mousaillon. Tapie dans l'ombre, elle observe et se familiarise. La porte s'ouvre. Chevelure blonde, silhouette svelte, démarche agile ... Taizo? Ici?

Tavernier, sert moi un godet... Nan, sert m'en deux, il fait grand soif !

Pythy se dresse, saute à terre et se précipite vers le comptoir. Elle murmure d'une voix qu'elle espère virile pour tromper son monde "Laisse, je m'en vais apporter ça au Pitit ". Elle se dirige vers la table et s'installe face au jeune homme. Elle pousse le verre jusqu'à lui, puis, d'une main, soulève légèrement sa capuche et de l'autre lui fait signe de se taire. Sourire. Clin d'oeil. Taizo doit être bien surpris de la trouver là, elle qui, avant, n'osait approcher les loups de peur d'être dévorée. Elle aura surpris un ami, ce soir, au moins.

"Dem' Taizo! Alors comme ça, on vient se fourvoyer avec les Bois-Sans-Soif? "

Cette rencontre inattendue amuse décidément beaucoup Pythy. Elle a bien l'impression que Taizo ne s'attendait pas à sa présence, voire qu'il n'avait pas prévu de croiser une tête familière. Pythy se penche légèrement vers son camarade pour ne pas avoir à hausser le ton de sa voix.

" Je fais partie de l'équipage du Grand Croque... Tu sais comment je peux être parfois... Il faut que je m'endurcisse et que je me mette un peu de plomb dans la cervelle... Je dois me familiariser avec cet univers! Si je pars en courant à chaque fois que je croise un pirate, je ne risque pas d'être une grande utilité sur ce navire."

Pythy se recule et lance un "ah ah ah ah ah " bruyant, d'une voix rauque espérant tromper la vigilance des bonhommes qui l'entourent. Elle sait qu'elle doit apprendre à être à l'aise avec les pirates mais elle sait aussi qu'elle ne maîtrise que très approximativement l'art du baton. Comment se défendre si l'un d'entre eux se rend compte de la présence d'une jouvencelle toute fraîche ici? Autant passer inaperçue pour l'instant. Après un rapide coup d'oeil autour d'elle pour vérifier qu'ils sont bien fondus dans la masse et après avoir bu d'une traite le verre qu'elle avait devant elle, elle se rapproche à nouveau de Taizo. Tête qui tourne légèrement. Joues qui rougissent légèrement. Elle manque encore d'entraînement.

"Mouais... Une enquête officielle... Et moi, je suis l'envoyée d'Aristote sur terre pour purifier les âmes? Dis plutôt que tu viens t'amuser un brin! Il y a tout ce qui faut ici pour les hommes: alcool à volonté et filles bon marché ", lance-t-elle avant d'éclater de rire à la vue de la mine déconfite de Taizo.

"Taizo rend toi ! Que nenni ma foi !"

Moi, mais jamais ! Allons tu me connais, je ne mange pas de ce pain la, tu devrais le savoir, tu me connais bien quand même nan ?

Puis voyant le regarde de Pythy, qui elle a su mieux lire en lui, que lui en elle...

Mouais bon, touché, j'suis la pour me détendre, m'amuser, boire quelques verres et rentrer a la maison.

Il la regarde, un tout petit bout de femme, toute jolie, toute frêle, qu'est ce qu'elle vient faire ici au milieu des brutes ivrogne et bagarreur.
"Va savoir !"
Un regard vers les alentours, y'a en effet que des brutes, des pirates, des catins, d'autre genre de personne indéterminé, pas d'animaux... Pas la peine d'inviter Patate ici... Encore que !

Pythy, tu diras pas que j'viens picoler ici hein ?

Un sourire parfait pour l'enjôler, la supplier...
"S'il te plaiiiiit !"
Le s'il te plait qu'il pense mais ne dira pas... Pas assez virile, ça se comprend.

Pythy, tu diras pas que j'viens picoler ici hein ?

Mais non, Taizo! Motus et bouche cousue ! Les raisons qui t'amènent ici ne me regardent pas. Je te taquinais juste un peu... Ca me fait plaisir de voir une tête connue. Mais bon, vu que tu es là pour picoler et vu que je suis là pour me déniaiser, ça te dit une autre tournée?

La donzelle baisse la tête pour cacher son visage et lève un bras en criant aussi virilement que sa petite voix le lui permet: "Autre tournée, tavernier! Et que ça saute avant que je m'énerve et que je vienne te fourrer ce verre vide là où je pense! " Pythy, déjà un peu éméchée, se retient de rire. Elle se sait peu convaincante encore en pirate mais une chose est sûre, elle est douée pour décontenancer le Taizo qui, sans nul doute, se demande encore à quoi elle joue... Elle qui pensait passer sa soirée à observer scrupuleusement, voire scientifiquement, les pirates, s'amusait déjà comme une petite folle.

L'alcool fait tanguer la taverne, s'amplifier les voix, pétiller les yeux. Diverses informations arrivent simultanément dans la cervelle de Pythy et ses neurones commencent à se connecter entre elles avec difficulté. Les propos de Taizo se mélangent avec ceux du tavernier. Garder contenance. Rester droite, fière, impassible. Ne pas trop sourire. Ne surtout pas glousser.

[Paty Bulaire a écrit:]
- Alors, ils veulent quoi, les minots ? Ch'uis pas sûr qu'ils résistent à une troisième tournée... Un p'tit sirop d'anis ? ... Au fait, moi c'est Paty. Bulaire. Paty Bulaire. Vous êtes les p'tits nouveaux ?

A ces mots, Pythy se lève avec un enthousiasme un peu trop marqué et répond:

"Ouep! Des petits nouveaux! Avec de vrais gosilliers ! De vrais goliarts prêts à gorfoler tous les goliardois à la ronde ! "

La taverne s'arrête de respirer. Décidément, il faut qu'elle se calme à moins de vouloir finir pendue par les tripes ... Elle se rassoit, rembrunie, lève son verre vide alors que sa tête s'enfonce de plus en plus sur son corps gringalet:
"Du chouchen! Va pour du chouchen, Paty Bulaire! Au fait, moi c'est Pythy."

L'air de rien, elle reprend sa conversation avec Taizo qui doit certainement se demander ce qu'elle met dans sa tisane en ce moment...

"Tout va bien, Taizo. Tu sais à quel point je tournais en rond ces derniers temps, à quel point Tréguier peut être à mourir d'ennui... J'ai une aventure excitante à vivre, je rencontre des gens étonnants et certains sont fort attachants, je suis amoureuse ... Tout n'a jamais été aussi bien! Et toi? Tu en es où ?" Pythy ne peut empêcher un sourire radieux d'illuminer son visage.

De retour de Saint Pol où lasse des tavernes vides de Treguier, elle n'avait qu'une envie, boire comme un trou, oublier les heures pointée devant une affiche des plus explicites quant à la recherche de marin homme et pourtant, pas l'ombre d'une moustache.
Quelques écus glissés à un crieur, et voilà la nouvelle répandue au delà des frontières du village. Elle reçut quelques mouettes chétives, mais pas assez croustillantes à son goût.
Ceux qui l'intéressaient finalement étaient pris par telle ou telle activité et/ou mission. Donc au final, cela excluait du monde.
Elle invite cette poignée d'hommes à l'entrée du port pour tergiverser autour d'une chope.
L'unijambiste n'était certainement pas d'humeur gaie, claudiquant jusqu'à l'entrée de la taverne elle entend son prénom, c'est à peine si elle aperçut la chevelure flamboyante blonde du prêvot en pleine discussion avec Pythy et un homme qu'elle ne reconnait pas et qu'elle toise froidement de bas en haut, cachant une curiosité évidente face à son identité.

En quelques pas elle parvient jusqu'au dernier entré en taverne, saluant les autres d'un Bonjour! lancé tel un grognement à la cantonade et une tournée commandée pour tout le monde.
Arrivant auprès du nouveau venu, elle reconnut Henri, celui avec qui elle eut un bref échange de mouettes et qui avait fini par faire le déplacement jusqu'à eux.

-l'Aphrodyte c'est moi, vous devez être Henri si mes souvenirs sont bons! Parce qu'à Saint Pol j'ai croisé un autre Henry, de Sellier cette fois..
Se frottant la nuque elle tourne autour de lui en marmonnant "ou un nom du genre, on s'en fiche"

S'affalant sur une chaise elle lève sa chope débordante de mousse l'invitant à s'assoir face à elle, un clin d'oeil lancé à Taizo, un homme qu'elle apprécie et respecte même s'ils ne sont manifestement pas du même bord avant de se replonger dans les yeux de son vis à vis comme pour sonder son âme.

-Dîtes moi tout! qu'est ce qui vous passionne? Allez vous pouvoir embarquer avec nous pour l'Angleterre?

Taizo a écrit:Bon elles arrivent ces chopes ou je dois venir les chercher moi même ?

- Laisse, Paty, j'm'en charge.

La blonde se penche et attrape le tonneau. D'un petit coup de hanche, et sans une grimace, elle le charge sur son dos. Se glisse jusqu'à la table où elle dépose le tout, avec un grand sourire :

- Et une bière, une, pour la grande gueule !

Elle ouvre grand le robinet, et la mousse remplit les chopes. Il y en a pour tout le monde, et elle s'empresse de satisfaire les gosiers asséchés. Quand c'est fait, elle claque du poing sur la table :

- Demat, salut, les nouveaux... Pour ceux qui m'connaissent pas, moi c'est Crochette, Cap'taine Crochette.
J'ai besoin de savoir qui ici est là pour s'embarquer, pour devenir pirate... Et qui n'est là qu'pour s'amuser et s'payer une donzelle avide de caresses.
Alors j'veux tout ! Nom, prénom, états de service... Combien de femmes z'avez à terre, et combien z'en voulez de l'aut'côté des flots... J'veux connaître vos projets, vos rêves, et en quoi vous comptez sur nous pour vous aider à les réaliser... J'veux savoir si z'êtes honnêtes ou listés, si vous avez peur de que'qu'chose... Ou si vous faites peur à quelqu'un. Bref, j'dois lire en vous comme dans un livre ouvert... Z'inquiétez pas, c'est indolore...

Elle se tait, et s'ensuit un silence mal à l'aise.

- Alors ??? Qui se lance ?

Tout en buvant sa chopine, Crochette enregistre les déclarations. Terrible. Terrible. Comment le Vicomte et Aphro se sont-ils débrouillés pour ne mettre la main qu'sur du noble ??? Et même pas célibataire, en plus !!! Mais ça sentait les embrouilles, ça... la mutinerie, la révolte en plein mer ! Et des marins honnêtes, en plus, sur les navires de l'Hydre...
Elle ravale sa déception, et garde son sourire. Envolé, son équipage de pirates, la mine patibulaire et la main au fourreau... Elle devra s'contenter, comme toujours, de p'tits bleus sympathiques au coeur grand comme ça... Elle sait c'que ça veut dire. Elle n'est même pas sûre que dans le lot y'en ait un pour t'nir une épée. Faudra tout leur apprendre...
Elle les regarde mieux. Ils ont l'air d'en vouloir, au moins. À condition d'leur offrir de quoi s'agiter, et d'quoi remplir leurs poches, ils devraient tous ensemble faire un groupe acceptable. De toute façon, elle n'a pas le choix. Elle n'a qu'eux.

- 'Chantée, Taizo, Henri. Ravie d'voir qu'z'avez eu envie de pousser jusqu'ici. Bon, ça nous fait de la particule en plus, on avait bien assez d'un enquiquineur de Vicomte, mais on fera avec. Ici, y'a pas de piédestal pour les De Machintruc. On est tous compagnons pour l'meilleur et le pire, et chacun sauve sa peau, pas celle du voisin, fût-il roi ou prévôt.

Elle regarde Taizo droit dans les yeux :

- J'dois vous l'dire, sire... Un prévôt dans mon port, c'est pas moi qu'ai voulu. J'vous accepte parce que ch'uis pas toute seule, et qu'Aphro vous trouve agréable... Mais j'reste à pas comprendre ce que vous faites ici. Nous travaillons pour la Bretagne, certes... Mais nous restons indépendants dans nos méthodes, prévôt... Aussi l'oeil du duché au sein de nos affaires s'ra pas trop pour me plaire...

Elle laisse le silence s'installer un instant, avant de reprendre :

- Néanmoins, z'avez l'droit de rêver de voyages et de gloire... Le tout étant d'savoir c'que vous risqu'rez pour ça... Aussi, j'attends de voir c'que vaudrez parmi nous.

Elle sourit.

- Messire Henri, votre mariage est bien sûr une catastrophe pour nous autres marines... Mais nous nous en remettrons. Nous sommes ravis de vous savoir cultivé et savant, ça pourra servir prochainement à agrandir not'flotte. En attendant, consacrez vous à votre dulcinée, et restez en contact, partagez vos idées, faites vous une petite place... Z'avons besoin de tout c'qui pense ici pour pouvoir avancer...

Elle lève sa chope :

- Bienvenue, corsaires, à Port Salhydre !!!

Tito entra dans la taverne d'un pas nonchalant accompagné d'un grand homme en noir armé d' une massue. Les yeux brumeux des soudards et des divers soulards se posèrent sur lui, étonnés. Triste époque que celle-ci où les enfants de six ans se faisaient si rares en taverne qu'ils en devenaient une attraction. Qu'on n'aille pas réclamer ensuite que les jeunes n'avaient plus d'éducation.

Le garçon se hissa sur un tabouret du comptoir, fit dépasser sa tête et commanda:

- Un lait monsieur tavernier.

Un sourire moqueur se dessina sur le visage de l'homme qui répliqua:

- On n'a pas ça chez nous petit. Mais si tu me montres ta mère je donnerais bien d'ma personne pour lui secouer les miches et la traire...

Le comptoir s'enfonça soudain de vingt pouces dans le sol dans un bruit tonitruant. Le compagnon du garçon, un géant, releva sa massue et fit un grognement menaçant. Le maître des lieux s'enfuit à l'arrière salle et fouilla partout pour trouver une bouteille de lait, en espérant qu'il y en ait déjà eu dans la taverne.

Tito se tourna vers les clients:

-C'est bien ici qu'on peut se faire des sousous?

Je relève la tête de ma chopine, vide de toute manière. Je n'eut que le temps de voir le patron filer a toute vitesse dans sa réserve... j'eut un sourire, face a une plume ce couard aurait prié les jupons de sa mère.

Le comptoir était défoncé, enfin plus que d'habitude, ce géant semblait en être la cause. Derriére lui un marmot, guère plus vieux que ma fille. Le contraste de l'homme à la massue et du marmot a peine plus haut que ce comptoir me fit sourire un peu plus.

-C'est bien ici qu'on peut se faire des sousous?

Je me levais, avec un sourire.Regardait les deux venus

- Vous êtes ?

Une gigantesque main se dessina derrière le crâne de Daovarius, avec au bout un gigantesque pirate. La claque sonna creux sur la tête du matelot, et l'envoya heurter le comptoir défoncé.

- Hé, l'jeunot... Laisse donc causer les vrais pirates en premier... Quand tu sauras soul'ver une masse comme celle-là, j'te laisserai l'ouvrir comme un homme, mais pas avant !

Le singe perché sur l'épaule de l'immense barbu ricanait comme un bossu. Le pirate se tourna vers les deux arrivants, et posa délicatement son crochet sur le bras du géant qui tenait la massue. Il s'adressa à l'enfant :

- C'comptoir, petiot, tu sais l'réparer aussi vite qu'il l'a démoli ? Y'a intérêt, sinon tu commences mal dans la vie...

Lâchant la brute des yeux, il foudroya le gamin du regard.

- Ici, avant d'réclamer des sousous, on les respecte, c'est clair ?

Il n'avait pas besoin de brandir la grande épée qui pendait à sa ceinture pour qu'on comprenne qu'il ne plaisantait pas. La lueur brutale qui flambait dans ses yeux n'avait rien d'exagéré, l'homme avait déjà tué, et de plus gros gibier que le marmot qui trônait devant son comptoir.
Mais il n'eut pas le temps de finir sa tirade. Un ouragan traversa la taverne, renversant plusieurs tabourets au passage.



- Pathyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy ! Pathyyyyyyyyyyyyy, i'parait qu'on nous a envoyé un morpion pire que moi ? Pathy ?

La gamine s'arrêta, à peine essoufflée. Sur ses talons, son corniaud grogna en direction du plus grand des deux inconnus. Elle le jaugea du regard, avant de grimacer, déçue.

- Ma maman m'a toujours dit que quand on en brandissait une grande, c'était qu'dans les braies on n'avait pas grand chose... J'parie qu'c'est vrai. Z'avez démoli tout ça pour l'plaisir ?

Elle ne vit même pas son contemporain, perché sur son tabouret. Les enfants de son âge ne l'intéressaient guère. Toujours fourrés dans les jupons d'un plus grand qu'eux, ils ne se battaient jamais si bien qu'elle.

La claque l'envoya valser, il heurta le comptoir, se releva.

Bon celui la, fallait mieux pas le contrarié. Hop ont remplace sa chope et ont suis la conversation. Sait-on jamais.